J'ajoute, idée qui rejoint les réflexions suscitées par le livre de Marylène Delbourg-Delphys, qu'un artiste, par définition et par essence, et étant entendu que je nomme ici artiste celui qui exerce un art, ne peut être un dandy. Parce qu'il fait, crée, fabrique. Mais dans l'idée que je me fais, me figure de l'artiste, je crois que seul le dandy peut l'être, car précisément il ne fait pas, ne crée pas, ne fabrique pas, et est, par essence et par « définition », tout art, tout l'art. Sa vie est de l'art. Sa vie est art et dès lors il n'a ni à faire, ni à fabriquer, ni à prouver : son existence seule suffit (mais ne l'ai-je pas déjà écrit ?)...
J'aime cette chose de Baudelaire voyant le dandy comme seul être non vulgaire (le reste restant discutable, du moins si l'on sort de l'absolu, de la littérature), qui rejoint l'idée de Gadras : « Au monde, il n'y a que l'artiste et l'aristocrate : tout le reste est vulgaire. » Accepterait-il de confondre les trois et de les réunir en ce seul mot : dandy, ou alors simplement d'ajouter le dandy à l'artiste et à l'aristocrate... ?
23 décembre 1999