« Il y a de nombreux exemples de cette concaténation particulière d'images linguistiques. Le mot nureta (humide) apparaît souvent dans la poésie classique pour décrire des manches humectées de larmes du fait de l'absence de l'aimé ou de son inconstance. Cet usage a établi une connexion entre “ humide ” et “ émotionnel ”. Même les emprunts à l'anglais, uetto (wet) et dorai (dry) ont le sens spécifique d' “ émotionnel ” contre celui de “ rationnel, calcul ”. Dans le monde des geisha, ce n'est pas un hasard si le saule, ou ryu de karyukai, est un arbre associé à l'écoulement, que le terme pour l'initiation sexuelle est mizu-age et qu'une geisha qui couche à droite et à gauche est une mizuten. Mizu, l'eau, a un homonyme : mizu, le “ non-vu ”, et le sens premier de mizuten était probablement “ s'ébattre sans discernement ”. Étant donné ces associations, la substitution du caractère homonyme pour “ eau ” n'est pas étrange du tout. Un regard plein de coquetterie entre deux personnes de sexe opposé est le nagashi-me, soit un “ œil coulant ” et une femme ayant un mizusho, un “ tempérament d'eau ”, est d'une nature légère. »