J'aime bien Desnos, un des rares
dont je puis dire que j'apprécie la poésie.
J'avais déjà lu Corps et biens, il y a quelques années
(Poésies/Gallimard qui regroupe divers recueils ou textes
aujourd'hui complètement introuvables).
C'était d'une veine plus éclatée, plus éclairée, plus libre,
et plus attachée au surréalisme. Destinée arbitraire,
de la même façon, regroupe une série de textes, souvent
inédits, qui « retracent » toute sa vie de poète
(j'allais dire sa « carrière »).
Ça va du texte surréaliste au conte pour enfants. Intéressant du point de vue de
l'Histoire et de la connaissance de Desnos. Mais il y a tout de même des choses
très médiocres, voire consternantes, dont des poèmes de la guerre à conviction
« résistante ». J'en ignorais tout. C'est très curieux. Si Desnos, à
l'encontre de Breton, juge incompatible le surréalisme avec le
communisme, par contre il endosse sans hésiter la veste du
patriote le plus fervent. Ce sont des choses qui véritablement
m'échappent... Il a été arrêté,
déporté ; est mort en 1945 suite à cette déportation.
Cela valait-il vraiment la peine ?...
16 février 1990 (dans une lettre à Marcel)