Nous avons passé l’après-midi chez Douchka et Étienne. À un moment donné, elle est venue vers moi et m’a tendu un drôle d’objet, sorte de carrousel en papier enveloppé d’une feuille de plastique. « C’est quelqu’un que je connais qui me l’a donné et comme vous êtes écrivain, j’ai pensé que ça pouvait vous plaire. » Le plastique était couvert de poussière, ça avait dû traîner dans un coin pendant des mois, et manifestement, cette chose encore à définir n’était pas de son goût – bizarrement – et elle voulait s’en débarrasser sans avoir à le jeter. Elle a tenu à le dépoussiérer avant que je ne l’aie en main et je l’ai découvert à travers son enveloppe de plastique : c’est fait à partir des pages d’un livre pliées de manière à former un carrousel (ou peut-être une cage d’oiseau – ou une tête d’ogive ?), et suffisamment singulier pour que je l’accepte et l’emporte. J’ai un peu déchanté en découvrant ici sa face cachée, l’autre côté, orné de roses rouges en plastique et de papillons de papier collés sur le bord des pages ; pour parfaire (mais je l’avais déjà remarqué chez elle), le pourtour inférieur et supérieur est décoré d’une bande de dentelles en plastique. (Je me demande si elle ne me l’a pas sciemment présenté de manière à ce que je ne voie pas cette face tout de suite, je ne l’aurais peut-être pas pris.) Mais il ne m’a pas été difficile de le mettre à nu (malheureusement, je n’ai pas eu la présence d’esprit de le photographier dans son état initial et les papillons étaient déjà à la poubelle ; je l’ai reconstitué comme j’ai pu avec ce qui restait…)