Je pensais en avoir parlé, non. J’en avais un exemplaire dans ma bibliothèque, lu il y a des lustres, Éléonore en avait vendu un de sa boutique et ne le retrouvait plus ; je l’avais dépannée en lui donnant le mien (je n’aime pas ce texte). Il y a quelque temps, elle en a vendu un et c’est moi qui suis allé le tirer de ses étagères. Je me suis alors rendu compte que le texte était couvert de stabilo, des paragraphes, voire des pages entières, et de différentes couleurs. Elle en avait un autre exemplaire, propre, et j’ai conservé celui-ci lorsque j’ai pris connaissance du marque-pages. Le voici. Ce lecteur (ou cette lectrice, et je pencherais plutôt pour une femme, voire une fille) a donc utilisé une couleur différente pour chaque personnage du texte (en y ajoutant « ambiance, paysages » qui est une autre sorte de personnage). C’est étonnant. Mais ce qui l’est davantage, c’est qu’elle soit allée jusqu’au bout des trois cent cinquante pages, alors qu’en règle générale, les lecteurs prompts à laisser des traces dans leurs livres interrompent leur tâche au bout d’une vingtaine ou d’une trentaine de pages. Il n’est que juste que cet exemplaire s’insère dans ma bibliothèque

 

4 mai 2015