Préparation des livres pour le site, repas, le curieux film d’Alain Cavalier que j’avais enregistré hier, Le Paradis, puis les quelques pages de présentation de L’Alchimiste que Laura m’avait conseillé de lire. (À ce propos, l’appel, en début d’après-midi, d’un homme pour quatre Cuelho qu’Éléonore avait mis en vente sur le Bon Coin : « j’appelle pour les quatre livres », « de qui ? » « euh, Paulo » « Paulo ? et quels titres ? » ; il me les a difficilement donnés, comme s’il les inventait, et m’était revenu à la mémoire le coup de fil d’un plaisantin pour le Kamasoutra qu’Éléonore vendait aussi. J’ai commencé à me méfier, mais j’ai reconnu l’un des titres qu’il m’avait donnés, il s’agissait de Cuelho. Il ne connaissait donc pas l’auteur de quatre livres qu’il désirait acheter. « C’est ma compagne qui les vend, je vous rappelle. » Éléonore (elle est en Angleterre) m’a dit qu’il ne lui en restait que deux, je l’ai rappelé : « il n’en reste que deux, ça vous intéresse tout de même ? », « oui ». Sans se préoccuper desquels il s’agissait, il m’a demandé où j’habitais ; j’ai dit Tourbe et lui ai donné l’adresse ; « je suis Grand-Place, j’arrive ». Tout cela m’avait semblé étrange, je sentais le coup fourré, ai commencé à prendre peur, y voyais un moyen de pénétrer chez les gens – quelle idée. Au lieu de sonner, il m’a appelé pour me dire qu’il était devant la porte ; je suis descendu en m’attendant à trouver trois ou quatre types sur le trottoir avec des matraques ; il était seul, un jeune gars tout à fait ordinaire ; je lui ai tendu les livres, il m’a remis l’argent, est parti… J’ai oublié de préciser qu’il avait un fort accent – « beur » ? « maghrébin ? » comment dire ? un accent de Tourbe, en somme – et que la ligne était très mauvaise… Il n’empêche que les gens viennent à tout bout de champ pour un livre ou une bricole – Éléonore en fait monter certains pour qu’ils jettent un œil sur ses livres –  et ça ne me plaît pas).

 

24 janvier 2018