À ma gauche, un livre acheté chez Restore, La soupe de Kafka, Mark Crick. Après avoir renoncé à le mettre en vente (prix ridicule imposé par les gros vendeurs, je ne le vendrai jamais), je l’ai feuilleté. Il s’agit d’un livre de recettes associées à des écrivains, Kafka en tête, et rédigées dans leur style. Ma première réaction a été de voir si Proust y figurait ; oui ; mais pour le tiramisu, pas les madeleines (l’auteur a bien fait, il y a eu des précédents). Je l’ai lue. Outre le fait que cette recette me semble un peu étrange (n’est pas la mienne, en tout état de cause), le pastiche n’est pas très réussi (mais j’ai découvert à la fin qu’il s’agissait d’une traduction de l’anglais ; l’auteur s’en est-il mieux sorti dans sa langue ? – question idiote : comment peut-on « bien rendre » Proust dans une autre langue que la sienne ?) J’ai survolé le reste : Kafka et Proust donc, puis Chandler, Jane Austen, Irvine Welsh, Garcia Marquez, Calvino, Sade, Woolf, Homère, Greene, Borges, Pinter, Thomas Mann et Chaucer. Ce serait intéressant de le lire en original pour les auteurs anglo-saxons (et peut-être d’essayer quelques une de ces recettes – étrangement Kafka confectionne une soupe miso express ; je ne sais dans quelle mesure il y a un lien entre l’auteur et la recette choisie ; pour Proust, il existe : Venise, encore que ça soit lointain ; il aurait peut-être été plus judicieux de lui attribuer une recette normande, par exemple).

 

11 avril 2019