Après avoir lu L’Archiveur, Éléonore m’a remis le livre qu’elle lisait dans le train au cours de notre séjour en Allemagne, Sortie de rails d’un certain Léon Cornec, histoire similaire, lui ouvrier. (Mais il y a eu beaucoup de textes semblables, dont celui des abattoirs – depuis ce matin, je cherche son nom et le titre.) Je l’ai entamé, tique, ça n’a pas été relu. La grande différence avec mon texte, c’est le langage, l’écriture. Il a, je pense, une vingtaine d’années, parle du milieu punk, écrit comme il parle ; ce n’est évidemment pas gênant, au contraire, mais il y a un minimum d’attention à porter à l’écriture. Virginie Despentes écrit comme elle parle – ou a parlé : comment parle-t-elle aujourd’hui dans son académie ? –, mais c’est travaillé, relu, réécrit ; pas ici. C’est brut, trop brut, et le brut demande à être raffiné – mais si je considère mes Introspections et la manière dont elles ont été écrites, je me demande s’il ne se serait pas produit la même chose, c’est-à-dire un texte brut, publié tel quel, et j’aurais peut-être exigé qu’il le soit, publié tel quel (à ma décharge, les Introspections étaient des lettres à Lothar). Mais je n’en suis qu’au tout début…

 

10 novembre 2024