« Montesquiou n’a pas servi de modèle à Proust, mais de maître. […] La conversation et les aperçus, les replis ingénieux et bizarres de la pensée de Montesquiou, émaillent l’œuvre de Proust. C’est pourquoi on ne peut séparer ces deux hommes dans l’esprit. Montesquiou avait un mécanisme de perception spécial, que je ne vis jamais qu’à lui et dont Proust s’inspira pour son propre compte. Ces pensées ressemblent un peu à l’envers d’une tapisserie où l’on voit une aiguillée de laine traverser tout un pan de canevas, avant de nouer son nœud final. Mais Proust dépasse l’esthète de toute l’envergure de son génie. En somme, Robert de Montesquiou aurait voulu la gloire littéraire de Proust, et Proust aurait peut-être voulu […] représenter le personnage fabuleux que fut Robert de Montesquiou. »

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