124 « On ne mesure jamais… » Tout le paragraphe
Ordinaire, banal presque bête, trivialité accentuée par le « non », « nous ». Qui est ce on, nous ? (« On a gagné. ») Le tout a un ton vaguement proustien, un Proust mal lavé (et ça m'agace aussi souvent chez Proust – mais le vertige des mots est le plus fort). (À moins que ça ne soit le « nous » royal ou le « nous » des essais universitaires.) Propos triviaux sur le vieillissement et la rencontre de deux personnes qui ne se sont pas vues depuis longtemps (ils le seraient sans doute moins, voire pas du tout, s’il n’y avait ce « nous » et « on » sentencieux, à figure de règle ou de dogme).
« mon ami »
Il y a recours à plusieurs reprises pour parler d’Eugène ; dire « mon ami » au lieu d’Eugène. Ça sonne étrangement. (De la même étrangeté que James lorsqu’il dit « mon meilleur ami » sans le nommer…)
159 « Nous » de nouveau, horripilant
« Nous vivons toujours avec une image partielle de nous-mêmes. » etc.
169 « passé d’une chaîne à l’autre… »
Il ne dit pas « zapper », bien (mais il dit « au final », pas bien).
175 « rejetées sur la côte »
« […] huit cents migrants ayant fui la Lybie ravagée par la guerre, et dont quelques corps seulement avaient été depuis rejetées sur la côte. »
Ça s'est poursuivi dans mon esprit et je jurerais de l'avoir vu écrit : « recrachées sur la côte comme des noyaux d’olive ; “ je ne veux pas de vos morts ”, dit la mer, “ gardez-les pour vous ! ” »
179 « grilles codifiées »
Vrai. La vie imite l’art...
211 balourdise de grammaire pour terminer
« […] en manière d’hommage affectueux, qu’elle soit accueillie dans ses pages, elle dont je garderai le souvenir constant et doux de son sourire. »
5 juin 2018