Horace m’avait dit : « C’est juste derrière la piscine. » Je voyais où ça se trouvait, il me semblait bien avoir vu un jour un square dans ce coin. Je suis arrivé par la rue du Lézard, me suis garé rue du Tronché. Oui, il y avait bien un square. Mais dans ce square, il n’y a que quelques bancs et des jeux d’enfants. Mais, à l’entrée, il y avait une affiche  au sujet de la manifestation. Je suis entré, il y avait un stand d’accueil que j’ai négligé ; j’ai poursuivi mon chemin par une allée qui, tout à coup, m’a mené dans un endroit étonnant et je peux même dire incroyable. Connais-tu cet endroit ? C’est juste derrière le tribunal et c’est un parc. Il y a là un parc avec des pelouses, un plan d’eau, des allées, sorte de Barbu en miniature. Je n’en revenais pas. Dans les pelouses, il y avait des petits chapiteaux, des chaises longues, des gens allongés, des enfants qui couraient dans les allées, des odeurs de nourriture. J’ai réellement eu l’impression d’avoir été transporté dans un autre monde (un peu l’effet rue des Anges). J’ai parcouru les allées en constatant que les chapiteaux n’avaient pas grand-chose à voir avec le livre ; puis j'ai aperçu Lise et Horace sous l’un d’eux. Horace vendait ses livres d'occasion, Lise les siens pour le compte d'Ulysse. C’est à ce moment-là que Lise m’a raconté toute l’histoire, dont celle de cet endroit qui avait été une propriété reprise par la ville, propriété dont la maison, petit hôtel particulier, était devenu le tribunal de Tourbe. Depuis quelque temps, c'est là que se fait la rencontre annuelle consacrée au livre. Nous papotons, j'ai jeté un œil aux livres d'Horace où (pour bien faire, j’avais retiré de l’argent auparavant) j’ai trouvé quatre livres dont Jésus-la-Caille de Francis Carco. Je l'ai pris parce que le livre est beau, édition Club du Livre du Mois avec photos ; et puis je n’ai jamais lu Carco…

 

26 juin 2005