À ma gauche, Chagall par Raymond Cogniat, livre d’art dont la jaquette est très abîmée, et l’intérieur quelconque, en tout cas en ce qui concerne sa facture. Pourquoi l’ai-je acheté ? Il y a quarante ans, j’aurais sans doute été ravi, mais aujourd’hui Chagall ne représente plus grand-chose pour moi, sinon rien. (« I don’t like Chagall », a dit Éléonore lorsque je le lui ai montré.) Mais il était là, dans le vrac des livres de la Magie du Destock, je l’en ai tiré, un peu étonné d’y trouver un livre d’art, qui plus est usagé et ayant donc appartenu à quelqu’un ; l’atteste définitivement les deux feuillets que j’y ai découverts, porteuse d’une écriture manuscrite (et glissée entre la page de garde et la page-titre une carte de visite). Alors, je l’aurais acheté pour ces feuillets. Et pour me décider tout à fait, il était vendu cinquante centimes comme tous les autres livres là, quel que soient leur prix d’origine et leur taille. Il y en avait d’autres, qui sans doute venaient d’arriver car je ne me souviens pas de les avoir vus la dernière fois (et si j’y suis passé aujourd’hui, c’était pour y prendre les Picquier restant de la dernière fois – ils n’y étaient plus), quelques livres de chez Ellipses, poche et grand format. Ellipses est une maison d’éditions assez cotée, je les ai tous pris. Douze livres pour six euros ; j’aurais eu tort de m’en priver et la majorité sont désormais en vente…

 

15 novembre 2022