Destouches en remet une couche (tandis que Céline va à la ligne). Suite de la double page de la dernière livraison de L’Immonde des livres, trois avis, dont celui de Yann Moix… « Chaque foyer, en théorie, dispose d’un réceptacle pour y mettre ses ordures ; on ne les laisse pas dans le hall d’entrée ou sur la table de sa cuisine. » C’est ce qui m’était venu à l’esprit à la lecture de cette double page consacrée à la réédition des pamphlets. J’en avais parlé avec Graham qui, tout comme moi, la condamne définitivement. Je viens de lire ces trois avis. Moix dit, à raison qu’on ne doit rien retirer d’une œuvre et que l’homme (l’être humain en général) est à prendre brut avec ses beautés, ses saletés, ses travers, ses contradictions. Il préconise donc la réédition. Je préconise l’intégralité d’une œuvre, mais, en l'occurrence, pas la réédition de ces pamphlets puisqu’ils sont publiés et n’importe qui peut très facilement les acheter sur le réseau (c’est ce que j’avais fait). Ou alors, seule solution : la publication de l’intégrale de son œuvre, chronologiquement, et sans appareil critique ; Céline n’en a pas besoin… Thifaine Saoyault a raison : ce n’est pas l’affaire des historiens (qu’ont-ils à voir avec la littérature ?) et il n’y a pas à gratter beaucoup pour trouver, parsemée dans l’œuvre, des bribes (scories ?) des pamphlets. C’est peut-être pour cette raison (inconsciemment) que je n’ai jamais véritablement adhéré à ses textes (je veux parler du reste, de ce qui n'est pas les pamphlets), tout en reconnaissant qu’il y a du génie dans cette écriture, qu’elle a une indéniable puissance et une indiscutable force qui réduisent à néant la quasi totalité de ce qui lui a succédé en matière de littérature. Il n’empêche, c’est une « crapule » (comme le dit justement Graham – mais ce n'est peut-être pas assez fort)…
12 janvier 2018