Je l’ai remonté du bas, tiré de la pile des lectures en cours (très en cours). Je m’étais arrêté à la page 102. J’ai survolé les pages suivantes qui m’ont tout à fait décidé à l’abandonner. Je n’arrive pas à y croire. On dirait du Céline, je veux dire un texte écrit pour une autre destination que celle du pamphlet, un texte de fiction, un pastiche de lui-même. Et c’est mauvais, rabâché, pauvre, ennuyeux. Je ne sais ce que vaut Bagatelles pour un massacre, mais je n’ai pas envie de le savoir. Dans le fond, je ne vois pas ce qu’on lui reproche. Quelles qu’aient été ses intentions en écrivant ces machins, c’est bêta, bassement primaire, hargneux et stupide. C’est une triste écriture et finalement, n’importe qui aurait pu écrire cela, et sans doute bien d’autres l’ont écrit avant et après lui. Loti ou Daudet (Léon) dans leurs meilleurs jours n’en sont pas trop éloignés. Quand je lis un passage tel celui-ci, pris au hasard, je ne peux y voir autre chose que de la caricature : « Bande de mendigots ragoteux ! trouilleux fripons ! sacs et cordes ! frelons voyoux ! sacs à vin ! haut-le-cœur ! manches ! cacas ! larves à bistrot ! inutiles ! horde ! bulleux décatis ! Servent plus à rien ! rien du tout ! qui votent plus à rien du tout ! Oh ! la racaille ! Ces puants ! Et voilà qui perdent bien la France ! Charognes responsables ! Citoyens sans armes ! Chiures d’eunuques ! Ah ! Loge de ma vie ! détresse ! Il pleut sur la République ! »

 

22 août 2010