J’ai lu le passage en question dans Histoire de ma vie, c’est-à-dire lorsque, au lazaret d’Ancône, il fait la connaissance d’une esclave grecque. Furio Luccichenti, dans son article, décrit en détail le lazaret, documents d’époque à l’appui et en arrive à cette conclusion que le balcon dont parle Casanova, « lieu » de rencontre avec la belle Grecque, ne pouvait exister : « DI BALCONI, veri e propri, NESSUNA TRACCIA. » « De balcons, à proprement parler, pas la moindre trace. » Mais ajoute : « Mais si nous considérons, avec une certaine bonne volonté, le balcon comme une sorte d’exemplification narrative du “ ballatoio ”, alors ça marche. » Je pensais à une loggia, mais il s’agit, si j’en crois mon dictionnaire, d’une terrasse et, le réseau, d’une galerie voire d’un balcon. Balcon en italien, c’est « balcone ». Casanova écrit en français et parle d’un balcon (pourvu d’un « trou » qui lui permettra de communiquer avec ladite belle avant de pouvoir la toucher lorsqu’il aura pratiqué une ouverture plus grande en descellant deux planches du sol – si j’ai bien compris, la description n’est pas très claire). Quel mot aurait-il employé en italien ?… D’autres détails, dont la manière dont l’esclave se met à portée de Casanova en empilant des balles et la présence providentielle d’un banc sous le « balcon », semblent à l’auteur quelque peu invraisemblables et n’appartenir qu’à la « fervida immaginazione », l’ardente imagination, de Casanova…)
1er mars 2023