Il faut prendre le texte tel qu'il est ; garder à l'esprit qu'il n'a pas été « travaillé ». (Mais qu'en sais-je après tout ?)
Parvenu au terme des cinq cents premières pages, je m'aperçois que l'intérêt est inégal. Lorsque je disais que j'attendais avec une certaine impatience les rencontres amoureuses, c'était pour exprimer que le grand intérêt était là ; je veux dire non seulement la rencontre en elle-même – qui est toujours inédite, particulière, savoureuse –, mais de surcroît l'écriture qui y est liée. Il est manifeste qu'à ces endroits, elle est riche et belle ; qu'elle est ressentie et ne peut bien s'exprimer que dans la spontanéité, spontanéité qu'anime le vif du souvenir. Et je me demande dans quelle mesure mon impatience n'est pas la sienne, et que dès lors, il ne « néglige » pas un peu les intervalles qui séparent chacune d'elles...

21 avril 1999