« C’est un bonheur constant que j’ai eu jusqu’à l’âge de cinquante ans quand je me suis trouvé dans l’oppression. D’abord que j’ai trouvé des honnêtes gens curieux de l’histoire du malheur qui m’accablait, et que je la leur contais, je leur ai toujours inspiré toute l’amitié qui m’était nécessaire pour me les rendre favorables et utiles. L’artifice que j’ai employé pour cela fut de conter la chose avec vérité sans omettre certaines circonstances qu’on ne peut dire sans avoir du courage. Secret unique que tous les hommes ne savent pas mettre en usage, parce que la plus grande partie du genre humain est composée de poltrons ; je sais par expérience que la vérité est un talisman dont les charmes sont immanquables pourvu qu’on ne la prodigue pas à des coquins. »