« Les communautés de garçons en Allemagne où les
directeurs se donnent des soins pour empêcher les manustuprations, sont celles
où elles règnent davantage. Les auteurs de ces règlements furent des sots
ignorants qui ne connaissaient ni la nature ni la morale ; car la nature exige
pour sa propre conservation ce soulagement dans l’homme sain qui n’a pas l’aidutorium
[l’aide] de la femme, et la morale se trouve attaquée par l’axiome
nitimur in vetitum [nous nous appuyons sur l’interdit]. La défense l’excite.
Malheureuse la république dont le législateur ne fut pas philosophe. Ce que dit
Tissot n’est en partie vrai que lorsque le jeune homme se manstupre sans que la
nature l’appelle ; mais cela n’arrivera jamais à un écolier à moins qu’on ne
s’avise de lui défendre la chose, car dans ce cas il l’exécute pour avoir le
plaisir de désobéir, plaisir naturel à tous les hommes depuis Ève, et Adam, et
qu’on embrasse toutes les fois que l’occasion se présente. Les supérieures des
couvents de jeunes filles montrent dans cette matière beaucoup plus de sagesse
que les hommes. Elles savent par expérience qu’il n’y a pas de filles qui ne
commencent à se manstuprer à l’âge de sept ans, et elles ne s’avisent pas de
leur défendre cette puérilité, quoiqu’elle puisse engendrer des maux dans elles
aussi, mais en moindre quantité à cause de la ténuité de l’excrétion. »
J’aime assez la note de bas de page qui précise que « manustupration »
signifie « onanisme ». Masturbation, en somme…