« Les religieuses, du
moins celles appartenant à certains couvents, sont d'aimables
libertines.
Elles ne font rien de mal, mais au contraire autant de bien
qu'elles le peuvent. Je ne puis donc en dire que du bien. Car si
elles n'observent pas très exactement le vu de chasteté
qu'on leur a fait faire, ce n'est pas leur faute, mais bien
celles des personnes qui ont imaginé ce vu
insipide. [...] Elles intriguent, mais presque toujours par
amour. Elles sont tellement bonnes, que celles qui ne sont plus
en état d'avoir des amants s'entremettent volontiers en faveur
de celles qui ont encore l'âge du plaisir. Elles sont donc
toutes aimables [...]. Dans les couvents les plus
importants, il y a toujours des religieuses qui prennent la
liberté de se masquer secrètement pour aller à l'opéra, à la
comédie,
ou sur la place Saint-Marc pour retrouver leurs amoureux. »
Pilati di Tassulo, 1774...