Étrange manière de correspondance où elle reprend point par point et en détail faits et gestes de Casa sans rien y ajouter. Par exemple : « J’ai vu que mercredi matin vous étiez parti de Bassano par la poste et que vous étiez arrivé le soir à Borgo di Valsugana ; j’ai compris que vous aviez trouvé Boscarati, que vous dites qu’il se tient éloigné du territoire vénitien parce qu’il est sous le coup d’une accusation pour avoir écrit ou fait écrire des satires contre la Ferrari […]. » Etc. En vérité, tout se passe comme si elle prévoyait une lecture future et qu’il s’agissait là d’un moyen de nous faire connaître ce que les lettres de Casa contenaient et donc de nous renseigner sur sa vie en dehors de Venise. But atteint, qu’il soit recherché ou non (mais il ne l’était pas du tout : Francesca était une femme très ordinaire, et je ne vois pas d’explications à cette manière de répondre), car sans cela le lecteur n’aurait rien su. Ainsi cet autre exemple encore plus frappant : « Je réponds à la chère lettre que vous m’avez écrite d’Augsbourg le 29 juin, dans laquelle j’ai vu que vous vous étiez arrêté à Innsbruck pour aller au théâtre où vous dites que vous avez eu l’honneur de vous entretenir avec la duchesse de Parme, et puis que vous êtes parti tout de suite et que vous avez voyagé quarante-huit heures sans vous arrêter. » Mais ses lettres à lui, où sont-elles ?...