J’ai déjà parlé des anachronismes (voir notes). Il faut y ajouter les lieux transformés, voire inventés, ceux où il n’est jamais allé, les réceptions auxquelles il n’a pas assisté, les personnages mariés qui ne l’étaient pas au moment des faits décrits, ceux déjà morts alors qu’il dit qui les a rencontrés. Tout cela fourmille, et, à chaque fois, c’est pour moi un plaisir de les découvrir. Casa invente, transforme, retourne, ajoute, retranche. Il est possible que sa mémoire parfois lui joue des tours, mais il me semble assuré – et l’écriture prouve qu’il était loin d’être gâteux au moment de la rédaction – que pour la plupart, c’est délibéré, volontaire. Il se fiche de la fidélité, crée sa propre authenticité (formule étrange) et fait de sa vie un roman. Je l’imagine sourire à chacune de ses incorrections, de ses déviations, de ses détournements et falsifications, et je souris aussi…

 

31 janvier 2002