
Jour passé en grande partie face à l'écran,
Site novembre achevé, le décembre à terminer. Dans
l'après-midi, visite chez Emmaüs à Croûte, quelques livres dont un
surprenant exemplaire d'un Livre de Poche de 1968 : Casanova,
Mémoires, Tome I : 1725-1744… Une longue introduction d'un
certain Jacques Branchu, passionnante et très instructive m'apprend de
nombreuses choses quant aux éditions précédentes et aux élucubrations qui les
ont distinguées. Ainsi, je n'avais pas compris – mal lu ? – que Laforgue était,
plutôt que traducteur, adaptateur du texte en français, l'original auquel il
avait eu accès. Je ne savais pas non plus – ou oublié – qu'en définitive
l'original n'était pas du meilleur style et que l'adaptation de Laforgue était
plutôt positive. Ce serait du reste cette version qui aurait été retenue pour
cette édition (à relire, cependant : la hâte m'a peut-être fait sauter des
détails, je me connais). Branchu donne quelques exemples de la lourdeur du style
d'origine, significatifs en effet, encore qu’il ne me semble pas les avoir
rencontrés dans l'édition de chez Laffont donnée pourtant pour être l'originale.
À comparer. À propos du style, toujours, Branchu écrit :
« Sur le français de Casanova, le prince de Ligne se prononce en quatre mots :
“... Barbare, bizarre, mais rapide et intéressant. ” » Et ajoute :
« Si l'intérêt du texte littéral est évident pour le spécialiste ou pour
l'amateur averti qui connaît déjà les Mémoires, la quasi-impossibilité de
présenter à un vaste public les douze volumes de Casanova dans un français
barbare, bizarre est tout aussi évidente, même s'il est rapide et
intéressant. »
19 janvier
2000