Cette nuit, après avoir tout rangé et fait la vaisselle, j’ai tourné les dernières pages de Bouvier. Je n’ai pas su quelle était leur voiture. Il en parle souvent (elle est déterminante dans leur périple) et je me suis souvent demandé ce que c’était que cette voiture qui avait souffert autant qu’eux à travers le Proche et Moyen Orient. Il dit « la voiture » ; je trouve étrange qu’il ne la nomme pas, qu’il lui concède l’anonymat alors qu’elle fait partie intégrante du voyage, et je rêvais que les derniers mots soient pour elle : « Au fait, notre voiture était une 203 Peugeot. » (C’est le premier nom qui m’est venu à l’esprit.) Je vais faire des recherches… De la même manière, je ne connais pas son visage ; je l’ai imaginé durant ces quatre cents pages ; comment était-il ? (Une telle écriture chez un garçon d’une vingtaine d’années m’épate…) Après vérification : il a bien le visage que j’imaginais, longiligne, beau gosse. J’ai aussi trouvé une photo d’une voiture qui pourrait bien être la leur ; j’ignore de quel modèle il s’agit…
9 octobre 2015