LE BULLETIN
(Journals)
- VII -
16 mars.-15 avril.
(extrait)
- AN -
Je vois beaucoup de monde ; il se passe rarement une journée sans que je voie quelquun, mais jai ma vie à préserver. Soit : ma solitude. Et le travail qui y est attaché. Je crois que je serais désormais incapable de partager un même lieu avec qui que ce soit... [...] Et *** ? ce que jen ai dit, ce que jai écrit, ce que jen ai pensé et en pense encore ? la vie, lenfant ? Rêve dune vie avec elle. Rêve, oui. Mais dans la réalité... Mais comment savoir, comment répondre à une telle question, comment même imaginer une telle vie, vie avec elle ?... Mais où est-elle ? Quest-elle aujourdhui ? quest-elle ? Je lignore totalement. Elle est toujours là, en moi ; mais au ralenti, en demi-sommeil. Elle somnole. Et à côté delle, il y a [...]. Je crois de plus en plus queffectivement je vais poursuivre ma vie seul ; et ça ne me chagrine pas outre mesure. Jai besoin des femmes, de leur présence, de leur compagnie, de leur complicité, mais pas vraiment de leur vie. Je veux dire : de leur vie près de moi. Du moins, je le crois. Peut-être. (Mais, en définitive, je nen sais strictement rien [...].)
(ADAMO, en latin : se mettre à aimer...)