Je viens de passer dans le bureau d’Éléonore. Sur sa table d’emballage se trouvait un exemplaire du Spleen de Paris au Livre de Poche. Je l’ai pris, feuilleté, ai pensé à Sollers ; m’a pris l’envie de le lire. « You can have it, if you want. » « Oh yes, thank you. » Et comme j’entamais l’adresse à Arsène Houssaye, m’est venue l’image d’un livre rouge relié. Était-ce Baudelaire ou Verlaine ? Était-ce Les fleurs du mal ou autre chose ? Je suis monté. Le livre rouge relié figure entre The Purple Plain de H.E. Bates et La Fanfarlo de Baudelaire. Il s’agit bien de Baudelaire et du Spleen de Paris. Je suis allé rendre son livre à Éléonore…
C’est une édition Jean de Bonnot avec des illustrations d’un certain Ingo Avolta (à-plats, quelque chose d’art Déco, rien d’extraordinaire) ; ça aurait pu composer un beau livre s’il n’avait été imprimé en offset ; « A PARIS, au 7 du Faubourg St-Honoré près de la nouvelle église de La Madeleine CHEZ JEAN DE BONNOT tenant négoce de libraire à l’enseigne du canon » ; livre pour gogos, n’est-ce pas. Il n’empêche, le texte est le même, et je vais le lire… Cet exemplaire date de la glorieuse époque des livres proposés à l’essai ; j’en avais ainsi acquis quelques uns que, bien entendu, je n’avais jamais renvoyés ni payés… Je l’ai bien entamé...
Chaque fausse page est prise par une illustration ; c’est une agression perpétuelle et éprouvante ; j’ai envie de les arracher…
(Le signet n’est pas assez long.)
24 juin 2012