Jardin. Il me semble qu’il fait doux, ou alors c’est le spritz et la marche (et le vin à présent) qui m’ont chauffé le corps (la tête, principalement). Je reviens d’une longue promenade, Giacomo, où la banque et son distributeur ont disparu, de là San Stae, Cassian en direction de Rialto où j’espérais bien trouver un distributeur. Sur la route, je jetais un œil aux vitrines pour y trouver de jolies boîtes, au moins une que j’aurais offerte à Éléonore pour qu’elle puisse y mettre des timbres. J’ai dû passer le pont pour trouver un distributeur, mais pas de boîte. C’est à Madonnetta, sur le chemin du retour, que j’ai trouvé une boutique qui en vendait, « tutto fatto a mano ». Elles n’étaient pas extraordinaires, mais je voyais le coup où, demain, j’aurais parcouru tout Venise sans en trouver une. J’en ai acheté une. À la librairie de San Silvestro, j’ai acheté Seta ; puis j’ai pris la direction de San Barnaba (en jetant toujours un œil aux vitrines). Il était un peu tôt pour un spritz, mais j’avais envie de m’asseoir. Il faisait très beau, et j’avais pensé aller m’installer aux Zattere pour profiter du soleil jusqu’au bout ; mais comment sont leur spritz ? Je me suis arrêté à San Barnaba, mon petit bar (naba ?), y ai entamé Seta (qui m’a aussitôt emballé) avec un spritz aperol. J’y suis resté près d’une heure, il a commencé à faire froid. J’ai pris les Zattere, San Sebastiano, rio Foscarini (variante), puis l’extrémité ouest de Gafaro pour me retrouver à San Rocco, puis dei Frari, San Stin et San Agostin. La nuit était tombée, j’écoutais le bruit (son) de mes talons sur la pierre de Venise et cherchais à définir le charme de cet endroit, de cette ville, tout en m’en fichant, en me sommant de ne pas me casser la tête et de simplement d'en jouir… J’ai fait une découverte. J’avais relevé sur le plan du Moleskine qu’à San Polo il y avait trois calle supplémentaires à celle que j’emprunte habituellement en venant de San Agostin. J’étais sûr qu’il y avait une erreur. Non. Une est fermée par une grille, mais les deux autres, très étroites, existent bien (et débouchent sur le rio de le Do Torre, j’ai dû faire demi-tour), je ne les avais jamais remarquées… J’en ai emprunté d’autres sur la route qui m’ont fait découvrir des lieux, des maisons inattendus… C’est ma dernière soirée, demain je remballe. Je ne sais pas ce que je vais faire de demain à passer entièrement dans la ville. Marcher ? Ça dépendra du temps. Éléonore n’a pas donné signe de vie aujourd’hui, même pas pour me demander à quelle heure je rentrais…