Bientôt Venezia. J’ai pensé qu’il ne
serait pas tout à fait inutile de faire un peu d’exercice, sorte
d’entraînement avant ma énième rencontre avec elle (que j’ai
fortement à l’esprit depuis quelques jours, images, sons qui se
succèdent, impressions qui se chevauchent et où, décidément, Lido revient
souvent). J’ai alors prélevé de la souffrance, dans la nuit d’hier
et avant de l’entamer dans la cuisine, appuyé contre le radiateur et avec
une huitième et ultime cigarette et un dernier café, Rubè, de G.A.Borgese
(je ne trouve nulle part ses prénoms dans leur totalité), toujours dans la
fameuse collection Oscar Mondadori, qui provient du même lot d’un unique
lecteur qui parsème toujours, avec un soin, une patience que je trouve
extraordinaires, les pages de marques, de traits, de repères, de croix, accents
toniques en particulier, avec, cette fois, en première page, une date
manuscrite à l’aide du même crayon gris :
23 janvier 2003