Je n’ai toujours pas regardé ma montre. Mon voisin et moi allons passer cinq heures ensemble (l’un à côté de l’autre, en tout cas) sans échanger la moindre parole. C’est tout de même effrayant… Je dissimule ma montre sous le poignet de ma chemise : avec le soleil, elle se reflète dans la vitre.
Je n’ai aucune idée de l’endroit où nous nous trouvons. Pierres, ardoises, châteaux au sommet de mottes (?), petits villages compacts et durs, léger vallonnement, des arbres en pagaille. L’heure pourrait me renseigner, m’aider à localiser l’endroit... J’ai achevé Brouwers. Pas mal. Je vais peut-être hésiter à le rendre à Sosthène (mais dois-je le lui rendre ?).
(Je n’ai pu faire autrement que de voir l’heure à Bordeaux – où mon voisin est descendu, sans même un signe, un au revoir. L’arrêt était suffisamment long pour que j’aille fumer. Je l’ignorais. Mais je ne l’aurais sans doute pas fait...)
29 mars 2008