Il faudrait accorder, pour fêter Ses louanges,
Sur les orgues d’en haut un prélude infini,
Et deviner les airs que le plus pur des Anges
Murmurait au chevet du pauvre Bellini !
Pour La peindre, il faudrait mêler l’ambre et la neige,
Broyer l’or transparent des teints patriciens,
Et voler les rayons qu’éparpilla Corrège
Sur des traits moins parfaits à coup sûr que les Siens. [...]
Moi pourtant j’oserai naïf tailleur d’images,
Par ma ferveur étrange inspiré seulement,
Jusqu’aux pieds de la Muse élever mes hommages
Et bâtir à sa gloire un frêle monument !
Si noir que soit le puits où l’oubli m’abandonne,
Devant mes compagnons de peine, j’ai raison,
Quand j’adore un autel, d’y poser ma couronne
Et d’être le héraut pour ce noble blason !