« En
France, en Italie on accueille dautant plus volontiers les
idées quelles tirent moins à conséquence ; pour des
consciences puritaines qui distinguent de façon tranchée le
Bien du Mal, le Vrai du Faux, les idées tirent à
conséquence ; mais aussi les fuit-on ou du moins ne va-t-on
pas à leur rencontre. Il me semble que cest là la raison
essentielle de cette différence dattitude dont je
parlais : lécrivain français produit facilement
autour de lui des remous, des tourbillons et ces résultats
lencouragent dans une action peut-être illusoire ;
tandis que lAméricain ne trouble pas limmuabilité
glacée autour de lui. Plutôt que de parler dans le désert, il
se tait ou se borne à chuchoter des confidences à un petit
cercle damis. Il serait présomptueux de vouloir décider
qui est plus sage de son abstentionnisme ou de nos
agitations. »