Achevé. Si j'étais un peu réticent, je suis à
présent pas loin d'être conquis. Je craignais d'être tombé sur une bête et
banale autobiographie ; c'est très loin de ça. Autobiographie, oui, mais comme
une sorte de calque sur une œuvre ; comme une vie appliquée à l'écriture, ou
l'écriture influençant la vie. Les deux sont entremêlés. À la réflexion, le
résultat est assez étonnant. En vérité, tout se passe comme si Ballard ne
faisait pas son autobiographie, mais la biographie de Ballard sous une forme
romancée (je pense à l’instant à sa présence en tant que personnage dans
Crash – ici largement abordé ; plaqué, en quelque sorte, sur la vie
« civile »). Je ne manque pas de noter son habituelle distanciation en tant
qu'auteur (et en tant qu'homme ?), sans oublier les nombreux passages de
« sexe » à l’aspect toujours aussi médical, clinique ; anatomique (voir le
vocabulaire).
« Deep assignments ran through our lives ; there were no coincidences. » « En profondeur, des missions parcouraient notre vie ; il n'y avait pas de coïncidences. »
6 janvier 1994