Je l'ai tout de même achevé. Au départ, j'y ai pris un certain plaisir, puis, petit à petit, est venue la lassitude, due en grande partie à l'écriture. Butor n'est manifestement pas un styliste. Est-il écrivain ? Il met l'écriture en question, à la question ; il prend les mots, les met en parallèle avec le reste du monde ; fait des rapprochements, opère des correspondances, des recoupements. Ça tend vers l'expérimentation ; c'en est sûrement. Cela en fait-il un écrivain ? Je l'ignore (mais je suis tenté de répondre non). Il n'empêche, c'est mal écrit. C'est professoral, scolaire, universitaire. S'accumulent maladresses, fautes de syntaxe, de grammaire, d'orthographe. Lorsque le sujet, comme au départ, est digne d'intérêt, je ne m'attache qu'à lui et à la réflexion qu'il entraîne ; je ne regarde pas l'écriture (puisqu'elle est objet et sujet). Mais sitôt que le sujet s'appauvrit, je ne vois plus que ça : la mauvaise écriture... Je m'attendais à mieux, surtout après L'Emploi du temps qui m'avait enchanté et qui, au bout du compte, ne serait qu'un somptueux exercice de style... Je ne suis pas sûr qu'il aime les mots, la langue ; j'en suis même persuadé. Il aime les signes, les aime en tant que signes. C'est l'ouvrage d'un scientifique, ou pire, d'un enseignant. C'est désolant... De multiples notes :