À peine le petit déjeuner avalé, je me suis installé dans le sofa jaune du jardin d’hiver pour y entamer un nouveau livre. J’avais avec moi High Rise et Senza sangue. La langue de Nabokov m’a pour ainsi dire ouvert la voie puisque j’ai préféré le premier. J’ai allumé une première cigarette, puis, après avoir réussi à balayer toute espèce de culpabilité tant liée au tabac qu’aux tâches en cours là-haut qui pouvaient bien se passer de moi durant une journée, j’en ai allumé une deuxième suivie d’une troisième. J’ai passé une partie de l’après-midi là, bien décidé à ne me préoccuper que de lecture et High Rise était ce qu’il me fallait, d’autant que j’étais très curieux de le lire en anglais et de ce fait de le découvrir. Et c’est ce qui s’est passé. Il est sorti en 1975, j’ai dû le lire quelques années plus tard en français. Comme Crash, il m’avait marqué et cette marque je l’avais encore en entamant aujourd’hui l’original. Une bonne vingtaine d’années séparent sa première lecture (IGH en français – une belle trouvaille en matière de traduction) de celle de Kingdom come que j’ai effectuée quelques semaines avant la mort de Ballard. C’est son dernier livre, son dernier roman puisqu’il y a eu encore ses mémoires, Miracles of life. Ma surprise a été grande en entamant High Rise et en effet ça a été une découverte. Tout y était déjà et je comprends mieux à présent la légère déception que j’ai connue à lire Kingdom come et peut-être les précédents, en exceptant peut-être Super-Cannes... J’ai passé le reste de l’après-midi à bricoler à mon écran. Après le repas, je l’ai repris ; il me reste quelques pages que je me réserve pour tout à l’heure au lit... À noter que durant cette journée et tout en lisant me revenait à l’esprit à intervalles réguliers la lettre que je dois adresser ou non à l’éditeur du livre consacré à Venise...