Je viens du jardin, ai les mains gelées. Cette nuit, il y a eu un violent orage qui m’a réveillé et ce matin, il fait froid. Le ciel est bleu, le soleil ne va pas tarder à apparaître, mais il fait froid et j’ai dû le braver (j'ai dû m'habiller) pour aller poursuivre Baricco dehors avec ma première cigarette… Dans la corte, les ouvriers tapent du marteau ; sont-ils vénitiens, habitent-ils ici, Sacca di Fisola ou Cannaregio ? Je remarque dans les calle que si j’excepte les touristes – on les reconnaît infailliblement –, il n’y a que des personnes très âgées (des femmes, en majorité) et des jeunes gens. Les premières sont vénitiennes et ne vont pas tarder à mourir, les seconds sont étudiants et de passage ; ils habitent ici, mais n’y vivront pas. Combien y aura-t-il de Vénitiennes et Vénitiens dans vingt ans ?... L’histoire de Baricco (la sienne, sans doute) est une histoire d’enfance comme il s’en est tant écrit, mais c’est bien écrit (c’est le moins), bien pensé (c’est plus rare) et suffisamment intéressant pour que j’aille jusqu’au bout (à un moment donné, je pensais m’arrêter). Cette après-midi, j’irai à la recherche de Seta et Mr Gwyn (c’est incroyable que je n’aie pas encore lu Seta alors que tout le monde en parle autour de moi – je dis « oui, je l’ai lu », avec un doute à chaque fois)...