Sortie Clocheville : Nemrod, la book-box (quelqu’un y a allumé un feu, quelques pages d’un livre étaient carbonisées, il y avait des cendres de papier partout et les deux livres que j’en ai tirés sentent le brûlé), Flint, Carrefour et, sur le chemin du retour, L’Horizon. Il y avait deux personnes au comptoir en discussion avec la seconde libraire (comment l’appeler, qu’est-elle ? une employée, une associée ?). J’avais Bayard en tête, ai jeté un coup d’œil, il n’y en avait pas – rayon « sciences humaines », où sinon ? –, mais qu’est-il exactement, comment le qualifier, où le ranger ?* –, puis un coup d’œil machinal à Nancy, Mon tour est arrivé, je l’avais entendu dire au précédent client qu’ils fermaient la semaine prochaine et qu’il n’y aurait pas d’envoi de commandes avant la réouverture dans un mois. « Je cherche Pierre Bayard. En avez-vous ? » Elle a consulté son écran (il y a quarante ans un bon libraire aurait dit « oui, il me semble que j’en ai » et se serait dirigé vers un endroit précis de la boutique). « Non. » « Bon, je vais en commander. Mais il m’a semblé comprendre que les commandes ne seraient pas honorées avant fin août. » « Oui, c’est à cause des J.O. Ça perturbe les transports. » « Ah. Bon. Tant pis, j’attendrai. » L’écran affichait la liste de ses livres disponibles, j’en ai choisi un, « en poche, de préférence », Enquête sur Hamlet, puis un autre où il était question de Proust. « Et celui-ci. » « Mais il n’est pas en poche. » « Ce n’est rien, le sujet m’intéresse. » Ce n’est pas ce que j’ai dit, je ne me souviens plus de la formule que j’ai employée et qui m’avait un peu surprise dans ma bouche…
18 juillet 2024
* je viens de découvrir qu’il était psychanalyste...