De ces deux personnages entièrement nus, l’on ne voit pas le sexe. Les peintres, habiles comme on les connaît, se sont débrouillés pour les dissimuler (tout de même étrange dans la mesure où il suffit de leur faire adopter une autre position pour éviter ce bizarre stratagème : un cache-sexe est-il plus ou moins suggestif qu’une position appropriée ?) et ce d’une manière pour le moins singulière. Car, pour le second, il s’agit d’une espèce de pièce de tissu ou de ceinture – je n’ai pas réussi à le déterminer – dont la provenance, ce n’est pas lui qui le porte, est tout à fait inconnue. J’ai beau regarder, je ne vois pas à quoi se rattache ce bout de truc – qui par ailleurs semble lui sortir du pubis : est-ce un sexe de turc ? Pour le premier, certainement le plus intéressant, il s’agit d’un pied. Du pied d’un des assaillants qui, face à lui et brandissant un sabre, l’a posé tout à fait naturellement – sans doute pour immobiliser le gredin qui se débattait un peu trop – juste dans le creux de l’aine : de la même façon, et tout aussi singulièrement – on ne voit que ça dans la toile, comme si ce pied, donc ce sexe, en était le centre, comme s’il était le sujet même de la toile –, le sexe est caché. Mais le plus amusant dans cette histoire, c’est la gourde. Car juste contre la cuisse nue de ce malheureux qui va mourir, nu lui aussi, et posée donc sur le flanc du cheval, se trouve une gourde. Que fait cette gourde à cet endroit, je me le demande encore, je n’en sais rien ; mais ce que je sais, et qui me fait bien rire à chaque fois que j’y pose les yeux, c’est que cette gourde ressemble furieusement à une bite. Une grosse bite avec l’esquisse – puisqu’un linge de type mouchoir la dissimule à moitié, elle aussi – d’une belle grosse couille