Lorsqu’un homme de son âge décide d’écrire son autobiographie, c’est sans doute parce qu'il sent la fin approcher. Ça semble logique. Mais, de sa part, ça ne me semblait pas l’être. Ça l'est devenu lorsque j'ai abordé les deux dernières pages : 2007, il apprend qu’il est atteint d’un cancer, s’en sort provisoirement grâce à un médecin habile, médecin qui le remet en relative forme tout en ne lui promettant pas beaucoup de temps et lui suggère d’employer ce temps de sursis à rédiger son autobiographie. C’est ce qu’il a fait. Il le fait dans la plus pure « tradition du genre », c’est-à-dire avec le seul souci de raconter sa vie, d’un point à un autre, sans recherche ni effet, le plus classiquement du monde. Je ne sais pas si c’est décevant ou non. Je l’ai lue avec intérêt parce qu’il s’agissait de lui. Ça ne m’apprend pas grand-chose si ce n’est qu’il dit qu'il a été un homme heureux et comblé, un homme qui pourrait ressembler à n’importe qui d’autre s’il n’y avait son œuvre. Ça ne m’apprend pas grand-chose sur l’œuvre et peut-être n’aurais-je pas dû céder à la simple tentation de lire ce texte que j'ai lu pour la simple raison qu’il fallait avoir tout lu de lui. À présent, j’ai tout lu. Mais à présent peut-être faudrait-il que je relise. Je pensais à Kindness of women, je ne sais pourquoi, sans doute parce qu'il s'agit d’un texte à forte tendance autobiographique, et en me retournant pour considérer l’œuvre qui se tient derrière moi, je constate avec une certaine surprise qu’il y en a encore que je n’ai lu qu’en français : I.G.H, L’île de béton, Salut l’Amérique. Voilà donc ma tâche à présent : lire High Rise, The Concrete Island et Hello America...
25 avril 2009