Keats rencontre Belli à Rome en 1820, Belli, poète
romain, se distingue par ses sonnets en dialecte romain, osés, parfois
obscènes. Rien ne dit que la rencontre ait vraiment eu lieu. Il est possible
que Burgess l’imagine seulement (alors, elle a eu lieu). Quoi qu’il
en soit, c’est un prétexte à une réflexion, à un jeu sur le langage, sur
la langue, latin, italien, romain, anglais mêlés (voir notes). Ceci est la
première partie. La seconde est consacrée à Belli lui-même. Burgess y
présente un certain J. J. Wilson qui, à la fin des
années cinquante (XXe siècle),
a traduit la totalité des deux mille deux cent soixante-dix-neuf sonnets de
Belli en « English with Manchester accent ». Quelques uns d’entre
eux ferment le volume, en particulier les principaux épisodes bibliques revus
et corrigés. Je relève deux bizarreries : la première, ce sont les
derniers mots de The Last Judgment : « And so to bed »
qui ne peuvent être qu’un clin d’œil à Pepys ;
la seconde, c’est cette phrase en quatrième de couverture :
« The second part presents Belli himself as poet, translated by Mr
Burgess ». Quel sens donner à ce « translated » ?
Qu’a-t-il traduit ? est-ce Belli qui a été traduit ou la seconde partie ?
S’il a traduit les sonnets, et je serais assez enclin à le croire du fait
du clin d’œil à Pepys (pour une raison qui m’échappe, je ne
vois pas Wilson le faire, bien que je ne connaisse rien de lui), c’est
qu’il s’agit d’une mystification, voire d’un canular,
et que Wilson n’existe pas…
8 octobre 2002