C’était au BAR où Adolpha faisait une lecture de son texte. Lorsque je suis arrivé – j’étais le premier –, elle était déjà prête, livre à la main, assise à une table au centre de la salle. Derrière elle, sur un meuble, reposaient trois figurines faites de rondelles de cartons ; elles étaient de sa main, lui avaient été inspirées par la dernière exposition de Gaby. J’ai installé mon matériel en me demandant comment elle s’en sortirait en tant que lectrice ; ce n’est pas son domaine, pas son monde. Le public s’est installé et elle a commencé. Le problème, c’est qu’elle ne sait pas lire, je veux dire qu’elle lit très mal (peine à déchiffrer, ahane, hésite, revient en arrière) et ça a été un peu laborieux. Elle a dû elle-même le sentir car ça a été court – mais Adolpha est faite pour parler, pas pour lire. Parmi le public, des personnes la découvraient et, lorsqu’elle s’est arrêtée, lui ont posé des questions. C’était beaucoup plus riche. J’ai tout enregistré… Désormais, son livre est disponible sur plusieurs sites associatifs…
26 mars 2013