J’ai passé un long moment sur le balcon avec Antunes. Je pense que je ne le finirai pas. Si je l’avais lu il y a une vingtaine d’années, je me serais évanoui d'ébahissement ; aujourd’hui, j’ai trop (suffisamment) lu pour savoir qu’il n’y a pas la moindre surprise à en attendre, tout en louant son écriture flamboyante, sa dimension fulgurante. Je n’ai pas besoin de le lire, ou, pour le moins, de le finir, de la même manière que je n’avais pas eu besoin de finir Leçon de ténèbres de Cela, ou Eden de Guyotat. Je ne le finirai pas et le rangerai dans ma bibliothèque, comme les deux précédents, comme garants, ou gardiens, ou témoins… (Je lis, Éléonore lit ; quel beau spectacle, et devenu rare…)

 

21 février 2016