L’entre deux guerres, la floraison des usines, le recrutement dans les campagnes :
« La formidable masse de prolétariat, qui les a engloutis [les ruraux], les arrache au passé, sans esprit de retour. Cette énorme collectivité, construite en une vingtaine d’années, a imposé à leur individualité une âme nouvelle. On ne peut pas résister à cette pression d’une masse puissante qui réduit chaque personnalité à un modèle moyen et banal. Ces nouveaux venus vivent sur eux-mêmes, sans rapport ni avec la ville, ni avec la campagne. Sans passé et sans espace, brutaux et primitifs, ils forment une masse redoutable, lourd et hostile, que le parti communiste a réussi souvent à diriger à son profit. »
Puis :
« […] cette zone rouge, ce prolétariat déraciné, déshérité, n’est pas, comme on le dit souvent, une conséquence de la révolution industrielle du XIXe siècle. Il est bien plus tardif, il date, en gros, de la guerre de 1914, lorsqu’une énorme industrie de production s’est plaquée autour de la vielle cité, qui avait jusqu’alors ignoré les grandes concentrations ouvrières. »