Après une heure devant un film états-unien sans intérêt, énième du genre, enquête policière, simulation, psy, asile, machination – avec un peu de sauce Lesbos pour pimenter –, puis dix minutes de piano (« ce n’est pas beaucoup », ai-je dit à voix haute) au lieu des trente journalières (ou quotidiennes) promises (à moi-même), je suis monté avec Anouilh… C’était chez Emmaüs, dans la collection « Classiques et contemporains » chez Magnard, destinée aux collégiens (« 5e, 4e et 3e de l’enseignement général et 2e, 1re, terminale de l’enseignement professionnel », dit la quatrième de couverture). On en a vu beaucoup et vendu autant de cette collection (dont des Schmitt, à une époque), mais je n’avais jamais vu celui-là. C’est Anouilh qui m’a arrêté, puis les deux pièces proposées : Le bal des voleurs et surtout Humulus le muet. Qu’est-ce que c’est que cela ? Je n’en avais jamais entendu parler, alors que je pensais tout connaître de lui. Je l’ai lu après la vaisselle, dans la cuisine, avec une cigarette. C’est vite avalé, cela fait à peine une vingtaine de pages, c’est léger, un peu enlevé, non sans intérêt…