Le téléphone sonne : Marianne. « Comment ça va ? » « Ça va. » « Bonne année. » « Bonne année. » « Alors, ça sest bien passé le nouvel an ? » « Très bien. » « On nest pas restés, parce quon sennuyait, et c’est pas comme ça qu’on envisageait de passer la soirée. » « Chacun fait comme il veut. » « Au fait, faudra quon te rende les deux verres. » « Quels verres ? » « Mais si, les verres avec la fleur de lys ! » « Fleurs de lys ? » « Ben oui, on est passé dans la cuisine rechercher nos bouteilles et sans faire exprès on a pris les paquets avec les verres. » « Ah ? » « Mais si, les verres ! » « Ah bon. » « En tout cas, on la pas fait exprès, et puis, tu vois, je suis honnête, car jaurais pu les garder. » « Ben oui. » « Vous passez boire un coup demain ? » « Demain, je ne suis pas là. » « Et Éléonore, elle est là ? » « À linstant, non, mais demain, je ne sais pas ; de toute façon, moi je ne serai pas là. » « Ah bon ? » « Oui. » « Bon, alors, à la prochaine. » « Cest ça, à la prochaine... » Les verres en question, je lai compris lorsquelle a parlé de paquets, ne sont autres que ceux que Fanny nous avait apportés ; elle avait parlé à Éléonore dun cadeau resté invisible le lendemain et jusquà aujourdhui... Je ne vois pas ce que je peux ajouter à ce triste échange...