Chez Tatzi, Pas assez de volume, Vincent Glenne. Son film a demandé trois années de travail. On pourrait penser à Michael Moore en beaucoup plus fin ; investigation, démonstration, révélation, dénonciation. C’est bien fait, souvent drôle, et tragique tout à la fois, bien sûr. En même temps, qu’y apprend-on sinon que la dévastation poursuit sa marche inexorable, fatale, logique ? Éléonore me dit : « Mais à quoi ça sert, finalement, de faire un tel film ? » À rien, bien sûr. Et à tout. À quoi sert-il que je me « démène » ? À quoi servent les informations, les journaux télévisés, les opéras, les famines, les tortures ? À quoi sert-il de savoir ? Ceux qui savent et sont lucides opinent, les autres continuent leur chemin. Cheap. Le moindre coût. Les tenants disent, ironie ou pas, que l’O.M.C. est au service du consommateur qui a le choix pour pas cher et moins cher. Cheap pour vingt pour cent de la population mondiale pour mieux faire suffoquer les quatre-vingt restants. Cheap...