Asphodèle a fait un film à partir des vingt-huit heures de Tourbe. J’en ai vu une partie avec Jaouen, puis avec Éléonore sur le moniteur de la salle d’exposition. Marche de vingt-huit heures dans l’indifférence la plus totale, à la fois celle du public et de la municipalité, marche avec tout ce que cela suppose d’efforts, de souffrance, de peine dans une ville à l’allure de ruines (les images à ce titre sont saisissantes) et complètement déserte la nuit. Ils marchent toute la nuit, seuls, sans public, sans service d’ordre, sans soutien, dans des rues aux maisons murées, sous les quolibets et parfois les jets de pierres de jeunes beurs hilares. L'année dernière, une marcheuse s'est fait agresser. Tout le monde s’en fout...