La petite puce attendait l’ascenseur avec deux collègues au rez-de-chaussée alors que je me dirigeais vers la porte du sous-sol. Elle a tourné la tête dans ma direction, mais sans que son regard aille jusqu’à moi ; de même pour moi, surpris par sa présence, j’ai eu une hésitation et mon bonjour s’est réduit à un « bonj… » si faible, si ténu qu’elle ne l’a pas entendu. J’ai encore à l’esprit le profil de son visage et la magnifique expression qui le nimbait à ce moment-là, sorte d’étonnement et de bonheur à la fois, comme si à ce moment précis, une voix dans sa tête avait murmuré : « Mon Dieu, que c’est beau, la vie ! » (En descendant les escaliers, légèrement étourdi, je me posais la question de savoir si, au bout du compte, elle était belle ou non)