Je relisais le journal de La Rue ; c’était l’après-midi, j’en étais au passage où, janvier 1991, je parlais de l’éventualité d’une guerre et de mes questions quant à mon comportement face à une telle situation. Puis, lorsqu’une heure plus tard, Régis nous a dit que deux Boeing s’étaient encastrés dans le World Trade Center, j’ai ri. Régis est un plaisantin, alors j’ai ri. Brièvement, j’ai revu quelques images de livres de science-fiction, puis de films-catastrophe, et j’ai ri. Puis Stan est arrivé et a dit : « C’est la guerre ! » J’ai repensé à ce que j’avais lu une heure auparavant, et comme Stan est aussi un plaisantin, j’ai continué à rire. En rentrant, pourtant, j’ai allumé la télévision. La première image a été celle d’un avion venant percuter la seconde tour du World Trade Center. J’ai repensé à ce que j’avais lu, aux images qui m’avaient accompagné sur la route du retour, livres et films entremêlés et n’y ai pas cru. J’ai passé les deux heures suivantes face à l’écran et n’y ai pas cru. Et je n’y crois toujours pas...