Horace m’avait dit : « C’est juste derrière la piscine. » Je voyais où ça se trouvait, il me semblait bien avoir vu un jour un square dans ce coin. Je suis arrivé par la rue des Lézards, me suis garé rue du Trognon. Oui, il y avait bien un square. Mais dans ce square, il n’y a que quelques bancs et des jeux d’enfants. Cependant, à l’entrée, il y avait une affiche  qui annonçait la manifestation. Je suis entré, il y avait un stand d’accueil que j’ai négligé ; j’ai poursuivi mon chemin par une allée qui, tout à coup, m’a mené dans un endroit étonnant et je peux même dire incroyable. Connais-tu cet endroit ? C’est juste derrière le tribunal et c’est un parc. Il y a là un parc avec des pelouses, un plan d’eau, des allées. Je n’en revenais pas. Dans les pelouses, il y avait des petits chapiteaux, des chaises longues, des gens allongés, des enfants qui couraient dans les allées, des odeurs de nourriture. J’ai réellement eu l’impression d’avoir été transporté dans un autre monde (un peu l’effet rue des Anges). J’ai parcouru les allées, en m’apercevant dans le même temps que les chapiteaux n’avaient pas grand-chose à voir avec le livre, jusqu’à ce que j'aperçoive Lise et Horace sous l’un d’eux. Horace vendait ses livres d'occasion, Lise les siens pour Ulysse. C’est à ce moment-là que Lise m’a raconté l’histoire de cet endroit qui avait été une propriété à une époque, reprise par la ville, propriété dont la maison, petit hôtel particulier, était devenu le tribunal de Tourbe. Depuis quelques années, c'est là que se fait la rencontre annuelle autour du livre. J'ai jeté un œil aux livres d'Horace où, et pour bien faire j’avais retiré de l’argent auparavant, j’ai trouvé quatre livres dont L’Eclisse d’Antonioni, scénario et photos du film, en italien.

 

26 juin 2005