La Sauvage. Moins terrifiante que la précédente, mais les personnages y sont tout aussi misérables, et veules, sordides, odieux, vénaux, pitoyables. (Mais le sont-ils tant que ça ?) Des riches et des pauvres ; pas les uns contre les autres, mais les uns à côté des autres. Perdition, égarement, affolement, détresse, inconscience ; mais aussi une certaine forme de lucidité, Hartmann en l’occurrence, encore qu’il ne soit pas mieux loti, mais a l’avantage de n’être pas dupe (justement parce qu’il est lucide). Thérèse, tout comme Monime dans L’Hermine, comme la majorité des filles (on ne peut parler de « femmes »), est un étonnant personnage de femme, paradoxalement. Je l’ai avalée d’un coup. (Anouilh n’aime pas les riches, mais n’aime pas les pauvres non plus. C’est drôle comme parfois l’on pourrait glisser dans une sorte de proclamation politique que l’époque, 1934, pourrait justifier, mais qu’un mot soudain dénie complètement.)

 

11 novembre 2006