Je retourne prendre un autre verre d’ombra. Les chansons sont toutes de variétés italiennes tout le monde les connaît, même les jeunes, par petits groupes, ils les reprennent en chœur. Nous ne bougeons plus du sommet du pont, place de choix qui semble être le centre d’un lieu qui pourrait devenir nôtre. Je regarde autour de moi. Pourrait-ce être ici ? San Martino, qui nous a en quelque sorte attiré à lui, nous a-t-il signifié que c’est ici, dans ce coin de Castello que nous pourrions nous « installer » ? Je suis tout en haut, Éléonore est devant moi sur la première marche, je me serre contre elle, puis, tout à coup, nous nous retrouvons à danser sur le faîte de ce pont, un pont de Venise le jour de la Saint Martin, dans une bruine dont à ce moment-là je me fiche complètement...